Le temps des liens, Essai sur l'anti-fracture
EAN13
9782815958271
Éditeur
Editions de l'Aube
Date de publication
Collection
Monde en cours - Essais
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Le temps des liens

Essai sur l'anti-fracture

Editions de l'Aube

Monde en cours - Essais

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782815958271
    • Fichier EPUB, avec Marquage en filigrane
    11.99

  • Aide EAN13 : 9782815958288
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    11.99

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Que dit cet essai ? Qu’il est urgent de sortir désormais du prisme de la
fracture qui accapare le récit de la France et ses enjeux, de ses urgences et
ses perspectives, et qu’il faut en adopter et en nourrir un autre : celui de
la reliance. Non pas pour nier tout ce qui divise encore et toujours le pays,
à tout propos, mais pour passer résolument du registre de la dénonciation et
de l’inflammation à celui des propositions et de la transformation. Comment
passer du temps des fractures au temps des liens ? L’essai propose de le faire
en géographe, c’est-à-dire en partant de l’espace qui nous assemble, que nous
occupons, dans lequel nous déployons nos activités, nos relations sociales,
mais aussi nos conflits, nos intérêts divergents, et in fine nos engagements
politiques. C’est donc un essai sur cette « France des territoires » qu’on
invoque si souvent, mais dans une approche qui n’est pas enfermante,
sécessionniste, ou rétractive : la France des liens se tisse à travers les
territoires, entre eux et au-delà d’eux. Le premier chapitre (« De la fracture
») raconte sur quels désarrois et quelles représentations territoriales
dépassées le thème de la fracture a prospéré ces dernières années en France.
Il fait la part des choses en analysant les inégalités sociales et
territoriales, croissantes ou non, ou tout simplement les différences qui
peuvent générer de la défiance. Métropoles, ruralité, périurbain… quelle
France habitons-nous réellement, et qu’est-ce qui résulte des mutations de ces
catégories de territoires si souvent caricaturées ? En répondant à ces
questions, le chapitre montre l’impasse de la culture politique de la
fracture, mais aussi les raisons qu’ont ses porteurs de la faire durer. Le
deuxième chapitre (« De la reliance ») propose de réinvestir une notion de
sociologie des années 1990, qu’on pourrait assimiler à celle de lien social
(Serge Paugam), mais que le géographe va déployer à sa manière. Il faut
d’abord se prémunir contre toute tentation d’annonce de la « bonne nouvelle »,
celle d’un temps irénique d’entente sociétale et sociale généralisée. La
reliance n’est pas une notion lénifiante. C’est une notion dialogique,
activante et plurielle, ce qui signifie qu’elle se nourrit de tensions et
contradictions, qu’elle n’est pas univoque, et qu’elle met en mouvement. Pour
le prouver, l’essai développe trois situations concrètes considérées dans
l’espace de vie au quotidien : les « lignes de vie » (ces parcours quotidiens
qui transforment les habitants en « circulants »), les « archipels » (avec au
passage une contestation de la lecture qu’en a proposée Jérôme Fourquet dans
ses récents ouvrages), et les « communs territorialisés », ceux-là même qui
sont l’objet de si vives batailles, comme celle de l’eau en France
aujourd’hui. Le troisième chapitre (« De la transformation ») introduit
successivement trois autres propositions pour comprendre l’époque : les «
systèmes de territoires », les « trajectoires de territoires » et les «
régimes de changement » qui les animent. Derrière ce vocabulaire destiné à
sortir les esprits d’une certaine routine d’analyse, il s’agit de répondre à
une question simple : quelle France habiterons-nous demain ? La réponse est
l’occasion d’apports prospectifs, en particulier démographiques. À travers
eux, le chapitre montre que la reliance est l’énergie sociale de la
transformation en cours, tandis que la fracture en est le refus. En
conclusion, l’essai esquisse ce que pourraient être les repères et principes
d’une politique spatiale de la reliance. Il le fait par une critique de trois
promesses centrales des politiques d’aménagement de l’espace de la société en
France aujourd’hui : l’équilibre, la proximité et l’autonomie. Leur sont
préférées trois autres objectifs : la réciprocité, l’attention et la
capacitation. De quoi ouvrir un nouveau chapitre de l’aménagement du
territoire au temps des liens, pour une France en profonde transformation.
Martin Vanier est géographe, professeur à l’école d’urbanisme de Paris, et
consultant auprès des collectivités territoriales au sein de la coopérative
conseil Acadie. Après Le pouvoir des territoires, essai sur
l’interterritorialité » (Anthropos, 2008) et Demain les territoires, essai sur
la capitalisme réticulaire (Hermann, 2015), Le temps des liens, essai sur l
’anti-fracture est le troisième opus d’un ensemble qui revisite les
transformations territoriales de la France contemporaine.
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