Un rase-poutine sinon rien !

« Toutefois, dans cette ambiance dionysiaque où le vin fait de nouveau couler
entre les hommes ce qu’ils ont en commun de grand, seule la femme au rictus
narquois s’était mise en marge du chant collectif non pas qu’elle le jugeât
vulgaire ou grossier, ou bien les deux, non, elle était venue en spectatrice
étrangère intéressée par un phénomène social typiquement français qui
n’existait pas chez elle et qui pouvait s’intituler : “Apéritif dans un bistro
parisien...” Et elle y trouvait tant de matière à réflexion que c’était, ce
midi-là, le quatrième apéro de déjeuner qu’elle engloutissait comme nourriture
historique, sociologique voire politique exclusivement c’est-à-dire sans boire
une goutte d’alcool ! On la voyait noircir à toute vitesse des calepins,
écrire une phrase, croquer une scène, dessiner un portrait, prendre en photo
telle autre avec son Iphone, elle faisait son beurre ou son miel du quotidien
vécu aux Tontons. »