Chaleur, chaleur… la littérature érotique

Un péché véniel ? Un remède aux grands froids ? Une mise en jambe ? Tout au mieux une cale pour l'étagère ? Chacun a sa petite idée sur la littérature érotique ; certains la lisent en cachette, certaines s'en inspirent, d'autres ne voient pas où est la littérature là dedans et une bonne majorité se contente de pouffer discrètement dans un recoin de la librairie en ne jouissant que du raffinement relatif de certains titres, aussi subtils que l'encensé "Je n'ai l'air de rien, mais je suis une franche coquine".

C'est que cette littérature peut se traiter et se lire d'une infinité de façons, puisqu'elle nous ramène à ce qu'il y a de plus naturel et fondamental en nous, mais aussi au paradoxe de notre civilisation qui dans ce domaine ne sait s'il faut se taire, condamner ou exhiber. Le choix des auteurs retenus ici est clairement celui du plaisir insouciant, de l'abandon lascif sans fausse pudeur ni retenue morale ou religieuse. Fi donc, des longs discours, de la littérature qui se disperse dans les sentiments et les aléas psychologiques interminables, mettons un peu de chair là-dessus avec deux extraits significatifs de certains des romans cités, aussi succincts que voluptueux:

“J'ouvre le repas sur un rosé frais de Provence. Je sers des crevettes rosées en entrée sur des assiettes blanches. Puis des magrets de canard aux baies roses accompagnés d'une purée de pommes de terre colorée à la tomate fraîche. Je débouche une bouteille de champagne rosé, idéal sur les pêches blanches à l'eau de rose et au sucre...”

(Emprunté à l'appétissant "Comment draguer la militante dans les réunions politiques “)

- ...Allo ?
- Tu as couru ?
- Non...
- Tu es haletante. Je te dérange...
- Non, je faisais le ménage.”

(Subtilisé à "Je ne m'ennuie jamais toute seule" (pour l'anecdote, précisons qu'elle faisait effectivement le ménage)).

(Thomas, Librairie Grangier)

Une stripteaseuse à la silhouette de rêve, doublée d'une exécutrice de basses ½uvres : Cornelia. Sa mission : découvrir la piste d'un livre improbable qu'aurait rédigé juste avant sa disparition brutale un écrivain londonien, Conrad Korzeniowski, un homme voué aux femmes, obsédé sexuel, romantique ou pornographe ?


Sommes-nous là en face d'un récit autobiographique et provoquant ? D'un roman érotique et noir ?
L'auteur, Maxim Jakubowski, est quant à lui un maître de ces deux genres. Écrivain prolifique et protéiforme, critique littéraire au Guardian, son huitième roman dévide le fil d'une traque où le lecteur va devoir cerner chacun des visages et des corps offerts, soumis, séduits, qui apparaîtront au hasard du périple de Cornelia aux États-Unis, en Angleterre, aux Caraïbes ou en France, d'hôtel en d'hôtel, sur les trace de Conrad.
Pure fiction ? Réalité ? Divertissement porno ? Où commence le plaisir ? Où s'achève la certitude ? Entre les chapitres sont disséminés des passages entiers de ce livre-mystère, des indices peut-être ? Car chacun évoque l'érotisme d'une femme différente, tandis que tous ramènent à La Femme, source de toute joie, de toute douleur.

Celle-là même qui aurait loué les services de Cornelia ?
Mais peut-être s'agit-il là d'une nouvelle tromperie
Dans quel ordre disposer les pièces dérangeantes dans ce puzzle ? Qui est le vrai Conrad, est-ce bien lui qui tire les ficelles de ce fantastique entrelacement de désirs que sont les Confessions d'un pornographe romantique ?



et autres nouvelles

La Musardine

Cet ouvrage présente deux longues nouvelles érotiques qui portent un regard inédit sur le désir féminin. Elles mettent en scène des personnages qui découvrent le plaisir à travers de rapports généralement imposés par les hommes.
Le premier texte présente une histoire d'amour entre une prostituée chinoise et un marin noir dans l'univers underground des années 1950 sur Coney Island. La seconde nouvelle nous plonge dans les bas-fonds new-yorkais en 1927, où La Fille de Gianni, petite amie d'un gangster, découvre la jouissance en se donnant à plusieurs hommes à la fois.



5,50

Avec une tendre impudeur, Françoise Simpère nous livre différents portraits d'hommes qui s'inscrivent dans ses désirs et ses fantasmes.
De la brève rencontre pleine de promesses à la terrasse d'un café jusqu'à l'amant de cœur avec qui toutes les folies du corps sont permises, Françoise Simpère raconte l'attirance physique et l'amour des hommes avec beaucoup de naturel et d'émotion. Des pages très tendres alternent avec des scènes plus crues où l'auteur ne fait pas mystère de ses pulsions les plus secrètes et de son amour pour le sexe masculin.