Plus on est de fous

L'individu semble normal. Il est discret et poli ; nul n'a de raisons de douter de son intégrité mentale, d'ailleurs les voisins de paliers l'adorent. La vie suit son cours, paisible. Et puis, un matin, la concierge trouve la tête de madame Filochon devant la cage d'ascenseur... C'est le début des embrouilles dans l'immeuble.

La folie est un ressort dramatique fort qui ouvre aux auteurs des possibilités scénaristiques inépuisables. Le fou est par nature imprévisible et la confrontation avec une personne frappée de troubles mentaux est la plupart du temps déstabilisante ; c'est là un lieu commun de la littérature policière. Entrer dans la logique de psychopathes et autres impulsifs excessifs garantissent les angoisses et les macabres supputations propres au genre.

La frontière entre déséquilibre et une certaine normalité est pourtant ténue et capturer l'instant où l'individu bascule dans l'irrationnel est la gageure de romans plus subtils, détaillant par le menu les stades d'une progressive perte de contrôle. L'amour et ses aléas seront bien souvent la cause de cette perdition et confronteront le lecteur à des sentiments contradictoires.

En somme, des ouvrages indispensables, truffés de quelques doux dingues, vrais toqués ou fous dangereux pour se sentir un peu moins seul.

(Thomas, Librairie Grangier)

suivi de Tristan et de le Chemin du cimetière

Le Livre de poche

8,40

La Mort à Venise est le récit de la passion folle et fatale qui saisit un écrivain d’âge mûr à l’apparition d’un gracieux adolescent d’une extraordinaire beauté. Dans Tristan, le dilemme qui s’offre à l’héroïne est de tenter de vivre en étouffant ses dons d’artiste ou « mourir de musique ». La fin de Lobgott Piepsam dans Le Chemin du cimetière prouve que la vie est dure aux faibles, mais que la mort vaut mieux que la débâcle d’une constante lâcheté. C’est peut-être dans ses nouvelles que Thomas Mann, l’un des plus célèbres écrivains allemands de ce siècle, a mis le meilleur de sa verve ironique et de sa sensibilité musicale, de son émotion discrète et dominée, qui se drape volontiers de sarcasme.
Introduction et notes d’Armand Nivelle.


7,80

Le premier roman d'un écrivain mort à vingt ans et l'un des plus beaux rôles de Gérard Philipe. En 1918, un lycéen, François, s'éprend d'une jeune femme, Marthe, dont le fiancé, Jacques, est au front. L'amour fou, absolu, malgré tout et contre tous, voisins ricaneurs ou parents désemparés. Mais aussi, très vite, l'anxiété, la cruauté inconsciente, l'impossibilité pour un enfant de vivre une aventure d'homme. La guerre finit et ses «quatre ans de grandes vacances», Marthe meurt en mettant au monde l'enfant qu'elle a eu de François et qui sera la «seule de raison de vivre» de Jacques.«En voyant ce veuf si digne, je compris que l'ordre, à la longue, se met de lui-même autour des choses. Ne venais-je pas d'apprendre que Marthe était morte en m'appelant, et que mon fils aurait une existence raisonnable ?»


6,40

Sur les glaces sauvages de l'extrême Norvège, dans le clair de lune, une jeune femme trône en déesse obscure. Enfant recluse, responsable de l'accident qui emporta sa mère sous ses yeux, elle grandit loin de tous, poursuivie par le cri des ombres. Elle est Dina, Ève brûlante, éternelle indomptée qui chevauche à travers vents et livre au monde sa litanie furieuse.
" Un long poème épique nourri de Bible et traversé par les bourrasques, tels les orages d'un Giono nordique. Un livre qui ferait un poète de n'importe quel lecteur et qui, la dernière page tournée, lui insuffle sa force et sa vérité. " Ingrid Carlander, Le Monde diplomatique
Traduit du norvégien par Luce HinschMartine Laval


6,40

Veuve silencieuse du domaine de Reinsnes, au nord de la Norvège, Dina, le ventre arrondi, règne au mépris des convenances, asservissant le monde à sa justice implacable ou sa passion féroce. Pourtant, sous l'éternel poids de ses morts et de ses démons, Dina l'insatiable change peu à peu. L'arrivée d'un visiteur la ramènera à la vie...
" Herbjorg Wassmo dirige son tumultueux personnage d'une plume rapide, sensuelle, vertigineuse. Elle dompte les mots, les images, les sens, tout comme sa Dina asservit son étalon ou ses amants, assouvit sa rage de vivre. Sans palabres. " Martine Laval, Télérama


7,50

Les hivers nordiques se succèdent avec rudesse sur le domaine de Reisnes. Quand les habitants semblent gagnés par le calme, le souffle vengeur de Dina s'élève des profondeurs nocturnes et sévit. S'attachant aux morts pour vaincre leur absence, guettant éperdument le retour de ceux qui la quittent, Dina, fièvre sanglante, ne connaît pas le repos...
" Le Livre de Dina, en trois tomes portés par un souffle constant, est une longue incantation tragique par l'un des auteurs fondamentaux de la nouvelle littérature norvégienne. " Yves Violer, La Vie
Traduit du norvégien par Luce Hinsch