Au beau milieu des Bighorn Mountains, dans le Wyoming, trois dangereux criminels profitent d'un transfert de prisonniers pour prendre la tangente.

Faisant fi de tous les dangers, le sheriff Walt Longmire se lance à leur poursuite en plein blizzard, évoluant dans un décor quasi apocalyptique qu'il semble toutefois connaître sur le bout des doigts.

Craig Johnson livre dans "Tous les démons sont ici" un récit d'une rare intensité dans lequel il amène son personnage fétiche à vivre un voyage et une expérience jusqu'au plus profond de lui-même. Et le lecteur avec lui.

C'est le regard porté sur la guerre par deux générations successives :
- Celle d'un père, époux d'une femme juive, déportés tous deux en 1943 et dont lui seul reviendra...
- Celle d'un fils, volontaire pour la guerre d'Algérie, qui nous livre, bruts, son expérience au jour le jour, sa prise de conscience, sa révolte...

C'est la mise en oeuvre d'une vengeance, pour que ne restent pas impunis les crimes et outrages de fonctionnaires corrompus et avides, qui ont su retourner leur veste au moment opportun.

L'écriture et le style sont puissants, affûtés, abrupts quand il le faut,
le lecteur est happé, presque "sonné" à la fin..."Après la guerre" est un roman important, tout comme son auteur, Hervé Le Corre, l'est pour la littérature policière.

Dans une estancia (vaste exploitation agricole) isolée de Patagonie, Rafael est le souffre-douleur de ses frères aînés.

Elevé durement et sans amour par une mère que les revers de l'existence ont prématurément usée, le jeune garçon trouve parfois un peu de répit et d'affection auprès de son chien, Trois, et de son cheval, Halley.

Malgré la rudesse du quotidien, Rafael, témoin d'un monde en profonde mutation économique, survit, s'accroche et mûrit, saisissant la moindre bribe d'espoir passant à sa portée. Mais son opiniâtreté et son innocence seront-ils assez forts pour lui offrir un avenir libéré de cet étau de violence et de haine?

À la fois sombre et lumineux, "Il reste la poussière" est de ces romans coups de poing qui vous laissent le souffle coupé. Il confirme que Sandrine Collette s'est fait une place parmi les plus grands auteurs de sa génération.

Caroline du Sud, 1963. La lutte pour les droits civiques et la guerre du Vietnam sont au centre des préoccupations. Dans quelques mois, John Fitzgerald Kennedy sera assassiné.

Mais dans l'immédiat, la personne la plus importante au monde pour Daniel Ford, âgé de 16 ans, c'est Caroline Lanafeuille... En alternance toutefois avec Sheryl Rose Bogazzi et Linny Goldbourne, parce qu'à l'adolescence, les émois sont versatiles.

Et au-dessus de ces hésitations sentimentales, il y a Nathan Verney : le meilleur ami de Daniel depuis leurs six ans, un "petit gosse noir avec des oreilles comme des anses de cruche, des yeux comme des feux de signalisation, une bouche qui lui fendait le visage d'une oreille à l'autre". Dans les bons comme les mauvais jours, ils sont inséparables.

Alors que s'est-il donc passé pour que, vingt ans plus tard, l'un se trouve dans le couloir des condamnés à mort, reconnu coupable d'avoir tué l'autre? Cédant tour à tour au fatalisme de la situation et aux confessions intimes bouleversantes, le narrateur déroule le fil des évènements, mêlant la petite histoire à la grande, jusqu'à un dénouement en apothéose.

Peu importe que Caryl Férey, écrivain survolté et engagé, vous soit encore inconnu, que vous ayez déjà lu "Haka", "Utu", "Plutôt crever", "Zulu" ou que vous l'ayez découvert plus récemment grâce à ses romans noirs sur les dictatures d'Amérique latine, "Mapuche" et "Condor" : quand il dresse son autoportrait dans un livre, c'est à découvrir sans plus attendre.

En effet, dans "Pourvu que ça brûle", l'homme se dévoile sans détours, avec simplicité, humour, émotion et tout y passe : son adolescence tourmentée dans une petite bourgade bretonne, ses années galère de jeune écrivain sans le sou, mais aussi ses nombreux voyages à la découverte du Monde et de ceux qui y vivent, en Nouvelle-Zélande, Jordanie, Afrique du Sud, au Chili...

Aux éternels complices de ces virées assez peu organisées, aux inconnus rencontrés le temps d'une soirée ou un peu plus longtemps et qui se gravent dans son esprit d'écrivain, Caryl Férey donne des surnoms : il y a Eléphant-Souriant, le Libraire qui trouvait ça nul, Craint-Blanc ou encore Chevalier-Elégant et tant d'autres, dont les traits de caractère ou physiques étofferont ses futurs personnages.

Si l'homme se livre ici tout en modestie et transparence, l'écrivain talentueux, inspiré et unique qu'est Caryl Férey prend également toute sa dimension au fil de cet autoportrait. Le lecteur en redemande...