Jean T.

https://lecturesdereves.wordpress.com/

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vers une civilisation techniquement soutenable

Seuil

19,90
Conseillé par (Libraire)
7 novembre 2014

Dérangeant, mais tonique.

Philippe Bihouix pose un double constat. D'une part la consommation actuelle d'énergies non-renouvelables est non-soutenable. D'autre part, les solutions techniques envisagées ne sont pas adéquates ni réalistes, notamment dans la mesure où elles ne tiennent pas compte de la perte de matières lors de leur recyclage.
Sans être partisan de la décroissance, l'auteur critique la croissance verte et le développement durable. Il en pointe les contradictions. Pourquoi prôner l'éolien en mer sans cesser d'utiliser de grands écrans plats énergivores dans des espaces publics. Il pointe nombre de gaspillages tels que les bouteilles en verre, les médicaments en plaquettes. Il estime qu'on peut réduire notre consommation d'énergie à 25 % en se déplaçant moins, en isolant les bâtiments, en recyclant plus et mieux, en imposant des appareils réparables, en réduisant la démesure des technologies informatiques... Tout ceci supposant d'intenses évolutions qui s'éloignent du capitalisme (il aborde d'ailleurs la question du prêt usurier).
En explorant les comportements économiques et écologiques avec Philippe Bihouix, le lecteur pourra être choqué, effrayé par cette confrontation à la réalité de la diminution des ressources minières, à la question de l'énergie "grise", à celle de la maintenance longue et du renouvellement des équipements petits et grands.
Il en donne pas de solutions qui nous mèneraient vers une décroissance choisie et raisonnable, vers une sobriété heureuse, vers une société plus conviviale -ce qui peut être considéré comme un défaut. Mais il ouvre des pistes de réflexion, donne à voir des orientations. Car il est certain d'une chose : l'époque du tout-technologique et de la croissance sans limite est révolue. C'est à chacun d'en prendre conscience et de commencer à utiliser des "basses-technologies". Sans attendre.
Une mise en cause tonique.

Conseillé par (Libraire)
4 novembre 2014

Superbe ode à l'amitié et à la nature

Little Wing est une modeste ville du Wisconsin. Les quatre personnages principaux, Lee, Beth, Ank et Ronny sont des amis de toujours. L'attachement à Little Wing est le lien le plus fort de leur amitié. Ils se retrouvent à un mariage. Trentenaires,, ils ont eu des parcours de vie très divers. Chacun raconte pour lui-même ce même moment de leur vie et évoque les événements saillants de leur vie amicale et de leurs parcours.
Ce roman est beau, simple et émouvant. On entend chacune des voix et on perçoit que les événements ont un sens différent tout en saisissant ce qu'est une vrai amitié. Au travers des descriptions de la nature, on "voit" le le Midwest américain.
C'est un roman brillant, tout simplement.

Conseillé par (Libraire)
25 octobre 2014

Un vrai Poulpe...

Ce qu'il y a bien avec les romans de la série Le Poulpe, c'est qu'on voyage. Cette fois, nous allons dans le massif de la Chartreuse, précisément à Saint-Pierre-d'Entremont.
Comme je n'avais pas lu de Poulpe depuis un temps certain, je craignais ce que j'allais trouver dans ce 286e titre de la série. Sans raison... C'est un vrai Poulpe, avec la Sainte-Scolasse, Pedro, Cheryl, les disputes, la ténacité et le mauvais caractère de Gabriel, son goût pour la bière, ses positions très à gauche, la guerre d'Espagne et le Polikarpov, L'énigme tient la route. Les digressions et les réflexions de Gabriel sur l'état de la société sont rageuses à souhait.
Un bon Poulpe.

Conseillé par (Libraire)
6 octobre 2014

La passion de soigner

Quand elle était adolescente, Isabelle a vu son père être soigné, souffrir, puis mourir d'un cancer. Plus tard, elle est devenue infirmière, à Figeac. Elle raconte ce qu'est sa vie : la relation et le soin des malades, le goût du bon geste technique, celui qui ne fait pas souffrir la personne, le travail en équipe, la hiérarchie hospitalière Et aussi cet antagonisme de l'hôpital qui adopte des méthodes de gestion drastiques et de la soignante qui cherche à soigner sans faire souffrir, ce qui demande de la patience, du temps, de l'attention...
François Bégaudeau sait nous faire ressentir la passion qu'elle éprouve pour son métier "qui n'est pas un sacerdoce mais un métier, avec des compétences, une expertise, des gestes quantifiables qui méritent salaire". Il fait bien voir comment l'évolution d'une société pourrait mettre un terme à la passion de soigner, comment l'hôpital pourrait se déshumaniser pour n'être plus qu'une machine à soigner des corps -des corps et non plus des personnes.

Ne vous attendez pas à un récit qui enjolive le métier d'infirmière. Comme les autres textes de cette collection, il raconte la vie quotidienne, dans sa banalité, les petits gestes, sans envolées lyriques. Ainsi, sans voyeurisme, le lecteur découvre ce qu'est la réalité de ces vies qu'il ne peut connaître de l'intérieur.

5,90
Conseillé par (Libraire)
5 octobre 2014

Des juges, nous connaissons ce que nous avons -peut-être- vu au tribunal : des personnes qui rendent la justice, implacablement, froidement. Mais que savons-nous de leur vie personnelle, de ce qui les motive, de leurs contraintes ?
Céline Roux est l'une de ces juges. Elle est jeune, 30 ans, bien jeune pourra-t-on penser. Elle raconte la vie de quatre jeunes juges, quatre de ces femmes qui, de plus en plus nombreuses, peuplent et font fonctionner les tribunaux. Elle raconte les contraintes qu'elles s'imposent pour être exemplaires et ne pas ternir l'image de la justice, le poids des responsabilités, les moyens insuffisants, les relations avec leurs greffiers, l'énorme et envahissante charge de travail qu'elles assument avec une conscience professionnelle des plus aigües. Elle montre aussi combien il est dur d'être confronté à la violence des hommes, à la misère du monde, aux enfants maltraités, aux familles qui explosent.
Elles ne feraient pas ce métier si elles n'étaient pas profondément passionnées, c'est certain.
Lire ce court récit, c'est accepter de considérer définitivement la grandeur et l'utilité sociale de la fonction de juge, laquelle est une partie de la fonction publique si injustement décriée aujourd'hui.