Jean T.

https://lecturesdereves.wordpress.com/

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Chronique d'une immense casse sociale

Monique PINÇON-CHARLOT, Michel PINÇON

Zones

Conseillé par (Libraire)
4 novembre 2013

L'écrasement des classes populaireses riches...

La violence des riches, c'est toutes ces petites et grandes décisions d'une petite élite qui entretiennent la misère ou peuvent y jeter des familles
La violence des riches, c'est la tolérance de la fraude fiscale par le monde politique de gauche comme de droite, c'est les usines que l'on délocalise pour maintenir le niveau des dividendes à deux chiffres versés aux actionnaires, c'est les inventions financières, c'est la frivolité civique et la rapacité des banques, c'est les volte-faces des politiques lorsqu'ils se font recadrer par les dirigeants des grandes sociétés, c'est la timidité des lycéens que les deux sociologues accompagnent avenue Montaigne.
A la lecture, ce qui étonne, c'est l'exposé des divers déficits du pays en regard des manœuvres d'optimisation et de fraude fiscale. Pour que nous ne nous révoltions pas, il faut que le langage soit manipulé, corrompu pour que les dominants puissent nous faire gober que la "flexisécurité" et la "croissance négative" sont des progrès.
La lecture de l'ouvrage est dérangeante, certes, mais elle oblige à un dessillement, à la lucidité quand bien même on est paralysé face au "bourgeoisisme", au "richisme" ou à "l'oligarchisme" du Who's Who.
C'est un livre accrocheur, qui choque parce que c'est un livre de combattants qui ont pris le parti des gens du peuple. C'est un livre d'enquêtes qui appelle à la colère.

En écho, on pourra lire l'essai d'Hervé Kempf, "Comment les riches détruisent la planète, (Points, série essais, n° 611 ou en livre numérique).

Enquêtes, reportages et documentaires en bande dessinée

Futuropolis

Conseillé par (Libraire)
28 octobre 2013

Prometteur

Une revue dessinée documentaire, c'est peu fréquent. C'est pourtant un bon outil d'information et de vulgarisation, surtout quand la qualité du graphisme est au rendez-vous.
J'ai tout aimé, mais plus particulièrement :
- La séquence sur Le Prix de la terre, prix qui peut comporter un droit de reprise appelé "arrière-fumure" si élevé qu'il rend impossible l'installation de jeunes et nouveaux agriculteurs.
- L'histoire des Pionniers du gaz de schiste, dont j'ignorais que la technique a été inventée en 1947.
- L'enquête sur les Marins d'eaux dures qui vont à la rencontre des scientifiques installés sur les îles des mers australes.
Vivement le numéro 2 !

20,90
Conseillé par (Libraire)
28 septembre 2013

Etre ou paraître ?

Les trois personnages se sont inventés des vies et des identités qu'ils subissent. Même Sam Tahar à qui tout semble réussir. Mais un grain de sable va perturber sa réussite et tout remettre en cause.
Ce roman est très moderne en ce qu'il critique la course à la réussite à tout prix, l'argent et l'apparence comme valeurs suprêmes, la dissimulation et la duperie pour la satisfaction de ses ambitions, la honte d'une humble condition. C'est un roman sur l'identité troublée, sur les valeurs, sur la vérité bafouée, sur notre société trop méfiante. Le rythme est rapide, les rebondissements nombreux, les situation extrêmes sans que le roman cesse d'être plausible. L'écriture est soignée avec des particularités réussies.
Un grand roman attachant qui aide à aiguiser notre regard sur un monde qui n'est pas tendre et qui ne plaide pas pour la réussite à n'importe quel prix. J'ai beaucoup-beaucoup aimé !

Conseillé par (Libraire)
28 septembre 2013

Superbes nouvelles...

C'était un livre oublié dans une pile. J'ai mis mes yeux dedans et je ne l'ai plus lâché ! L'art de la nouvelle étant difficile, il y a souvent une ou deux nouvelles qui plaît moins, ou qui est moins bien tournée. Ce n'est pas le cas ici.
Sylvain Tesson nous embarque en voyage dans divers pays du monde pour nous raconter des histoires sur l'homme , sur sa vanité, sur sa malfaisance, sur son inconséquence, sur la religion, sur le tragique de l'existence humaine. Pourtant, il porte un regard plutôt bienveillant sur ses gens. J'ai aimé des descriptions de la nature, sa vision positive, le réalisme de ses personnages bien structurés, les chutes cruelles qui seraient toutes inattendues si l'on pouvait oublier les nouvelles déjà lues.
Qu'il ait obtenu le prix Goncourt de la nouvelle en 2009 est plus que justifié.

Saïd Sayrafiezadeh

Calmann-Lévy

Conseillé par (Libraire)
26 septembre 2013

Une enfance triste, finalement...

En Amérique dans les années 70, pour les parents de Saïd, le militantisme politique est la chose la plus importante au monde. Plus importante, même, que Saïd. Le père, iranien d'origine, émigre à New-York et milite à une poste de cadre du parti des travailleurs. La mère, juive américaine, dépressive, est une fervente et active trotskiste. Si le père préfère la lumière, la mère choisit de vivre selon ses idéaux, pauvrement dans des quartiers de seconde zone, en boycottant certains produits, en s'interdisant toute futilité.
La manière dont ce récit raconte les adultes en fait des personnages semblables aux membres d'une secte, intellectuellement inféodés à une idéologie, avec des relations limitées, une vie étriquée. Saïd vit une enfance sans joie, sans marques d'affection, une vie sérieuse, mais Saïd Sayrafiezadeh la raconte avec humour. Même si le propos est souvent cocasse, c'est un récit mélancolique.