Annesophie B.

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chroniqueuse littéraire à temps complet.

Conseillé par
29 avril 2021

Une belle découverte.

Les histoires d’amitiés marchent souvent très bien en littérature.
Pour autant, si j’en apprécie certaines, j’ai rarement un coup de cœur aussi grand qu’avec celui-ci.
D’ailleurs, est-ce le terme exact ? Je n’en suis pas certaine. Les émotions ont été si variées durant cette lecture que je crois que ça va au-delà de ça.

Il faut savoir que je ne pleure jamais en lisant un roman. Aussi triste ou terrible soit-il, qu’il s’agisse de tragédie ou de thriller, mes yeux restent secs.
Une fiction est une fiction, et il y a bien d’assez d’horreurs dans le monde pour que je n’aie pas besoin de liquider un paquet de kleenex à chaque lecture un tant soit peu profonde.
Et pourtant, à mon grand étonnement (et, croyez-moi, il était très grand !), les larmes ont coulé en continu durant les 50 dernières pages de La Route des Lucioles...

N’allez pas croire que ce roman est triste, il est même tout le contraire.
J’ai beaucoup aimé faire la connaissance de Tully et de Kate.
J’ai adoré les suivrez durant les décennies qui ont suivi leur rencontre, les voir grandir, évoluer, faire des choix, se tromper, se relever, se relancer, se soutenir, se déchirer, se chamailler, se bouder, se retrouver, se manquer...

J’ai particulièrement apprécié toutes les références musicales qui jalonnent le livre, des musiques connues de tous, même si nous sommes nés vingt ans plus tard que nos deux amies.
J’ai ri des nombreux traits d’humour parsemés au fil des pages.
J’ai été attendrie par la douceur de Kate, tout autant que j’ai été agacée par l’égoïsme de Tully.

Rien ne manque à ce roman. Tout y est pour que chaque lecteur puisse se retrouver, à un moment ou à un autre, à la place d’une des deux protagonistes, réveillant chez chacun des souvenirs d’enfance, d’adolescence, ou même des sensations beaucoup plus récentes.
Mais les 50 dernières pages ?!
En refermant La Route des Lucioles, je me suis demandé si Kristin Hannah aurait dû faire prendre une autre voie à son récit, mais en fait non !
Non parce que ça conclue en beauté un roman qui génère quantité d’émotions durant ses 490 pages.

Un roman à découvrir et à lire sans hésitation, pour retrouver un peu de ce que nous avons été, un jour.

Sonatine éditions

22,00
Conseillé par
29 avril 2021

Bon thriller.

Certains auteurs sont particulièrement doués pour écrire du thriller psychologique.
Si ce genre a tendance à être un peu le « fourre-tout » du thriller, des plumes comme celle de SJ Watson permettent de lui redonner ses lettres de noblesse.
Avec Disparues, l’auteur va encore plus loin que d’habitude dans l’exploration des méandres de la mémoire traumatique.
Et il fait ça très bien.

De plus, il parvient à créer une intrigue non seulement efficace mais également terriblement visuelle. Chaque personnage, lieu ou situation apparaît dans l’esprit du lecteur comme s’il lui était projeté sur un écran. Ce qui facilite d’autant plus l’immersion dans l’histoire.
Si « Avant d’aller Dormir » avait bénéficié d’une adaptation tout à fait réussie, il y a fort à parier que « Disparues » parviendra sans mal à faire encore mieux.

L’alternance passé/présent est comme toujours très bien organisée, et les extraits de journaux intimes et de dossiers médicaux amènent un vrai plus à la construction de la trame.
Les twists sont nombreux, bien ficelés, et même si j’avais deviné dès le milieu du roman l’une des grandes révélations finales, d’autres m’ont réellement prise au dépourvu.

Le style est direct, typiquement british, et le rythme très bien soutenu.
Les protagonistes, torturés à souhait, vous feront partir dans un sens, puis un autre, sans possibilité de reprendre votre souffle.
Les thèmes abordés sont forts : violences (physique et mentale), emprise, mal-être adolescent (mais pas que...), addictions, liens familiaux dysfonctionnels, culpabilité, manipulations et, bien évidemment, leurs conséquences psychologiques sur les personnages concernés.

A titre personnel, j’aurais peut-être préféré qu’il soit un peu moins long (sûrement à cause du fait que j’en avais deviné une partie), mais on ne s’ennuie durant aucune des 444 pages de ce titre.

En bref un thriller qui fait très bien son job et qui ravira les addicts du genre.
En attendant une très probable adaptation plus que prometteuse, je vous recommande donc ce nouveau titre qui souligne une fois encore le talent de SJ Watson.

Calmann-Lévy

21,90
Conseillé par
29 avril 2021

Original et prenant.

Intuitio, c’est un peu le roman que l’on n’attend pas et que l’on est très heureux de rencontrer sur son chemin de lecteur.
De mémoire, je n’avais pas encore lu de livre de Laurent Gounelle.
Grâce à ce nouveau titre c’est maintenant chose faite et j’en suis ravie.

Thriller initiatique, policier soft, roman contemporain énigmatique, il est un peu tout ça à la fois, et donc assez unique en son genre.
Les thèmes abordés sont à la fois actuels et intemporels, mais surtout profonds et très bien exploités.
Les personnages ressemblent à tout un chacun mais sont tous singuliers à leur façon.
L’intrigue, elle, est prenante, intelligemment présentée, et son déroulé crée sans mal une évidente addiction.

Timothy est un auteur de romans policiers quelque peu solitaire.
Pourtant, un jour, le FBI sonne à sa porte pour lui demander son aide : un homme fait régulièrement s’écrouler des tours de bureaux, et ils aimeraient qu’il rejoigne l’enquête et se serve de son intuition pour arrêter démasquer le coupable.
Sauf que, si Tim est un créatif, c’est aussi un être profondément rationnel. Autant dire que, pour lui, ces histoires d’intuition ne sont que poudre aux yeux.
Et pourtant...

Étant moi-même très cartésienne, j’avoue faire partie du grand nombre de personnes qui restent assez hermétiques à ses sujets.
Pour autant, s’il y a bien une chose à laquelle je crois, c’est l’instinct.
Et l’intuition, telle que l’auteur la présente ici, n’est autre que la capacité à écouter et développer cet instinct que nous avons tous, et que nous suivons bien trop rarement.
Il n’est donc nullement question dans ce roman de pouvoir magique ou de dons paranormaux, et c’est ce qui fait de ce polar un livre parfaitement cohérent.
L’avantage de cette approche est que ce nouveau titre plaira tout autant aux aficionados de romans policiers qu’aux fans de littérature contemporaine, ainsi qu’à tous ceux qui apprécient les livres de développement personnel.

Un très bon moment de lecture qui nous permet, durant ses presque 400 pages, de lâcher la bride à nos esprits terre à terre.
Sans compter qu’on y apprend quantité d’informations plus qu’intéressantes.
Lancez-vous, et laissez-vous porter !

Conseillé par
29 avril 2021

Excellent roman.

Faire connaissance avec la famille Sorenson c’est embarquer pour une aventure littéraire qui vous procurera mille sensations différentes.
Un bain de jouvence sur papier.

Les 700 pages qui composent ce roman nous font découvrir, sur une période d’une quarantaine d’années, les bons et les mauvais moments de cette étrange famille, à la fois fusionnelle et dysfonctionnelle.
David et Marilyn, les parents.
Amoureux comme au premier jour, bien souvent au grand désespoir de leurs quatre filles.
- Wendy, la rebelle, la cynique, la blasée, l’incomprise.
De quoi faut-il avoir souffert pour devenir ainsi ?
- Violet, la sage, celle à qui tout réussit, le modèle parfait.
En façade en tout cas, parce que dans les faits, ses secrets ne sont-ils pas trop lourds à porter ?
- Liza, « l’enfant-tampon », celle du milieu, qui évite les vagues et ne fait pas de bruit.
Mais quel est le prix à payer pour cela ?
- Grace, la petite dernière, le bébé de tous, celle qu’on cajole et qu’on protège.
Figée dans cette posture, comment peut-elle trouver sa place ?

En parvenant à aborder de multiples sujets sociétaux, l’auteure et sa plume nous font engloutir ce délicieux romans et nous laissent un souvenir marquant et profond, tendre et amusant.
Mille sourires et mille soupirs accompagneront cette lecture.
Drôle, émouvante, intelligente, interrogeante, cette histoire vous fera vivre des montagnes russes émotionnelles.

Le rythme est impeccable, et le jeu passé/ présent est idéalement orchestré.
Quant aux personnages... Vous aurez des préférences, c’est obligé, mais comme souvent, ils se complètent si bien que vous ne pourriez vous passer d’un seul.
Pour ceux qui aiment les séries télé, Tout Le Bonheur Du Monde est le mix parfait entre « Brothers & Sisters » et « Parenhood ».
Je vous laisse donc imaginer le plaisir que l’on prend à cette lecture !

Claire Lombardo a si bien réussi ce premier roman qu’il est déjà en cours d’adaptation par HBO. Et si la série à venir est ne serait-ce qu’à moitié aussi bonne que le livre, on n’a pas fini d’entendre parler de la vie des Sorenson.
Et ça c’est une très bonne nouvelle.
À lire sans délai, parce qu’il fait du bien, au cœur et à l’esprit.