sandrine57

Lectrice compulsive d'une quarantaine d'années, mère au foyer.

Conseillé par
8 novembre 2012

Léo a fui Emmi et leur amour aussi virtuel qu'impossible pour un long séjour à Boston. Par habitude et pour conjurer le manque, la jeune femme continue de lui envoyer des mails mais ils lui sont automatiquement renvoyés. Et puis, un jour....miracle! Léo répond, il est de retour! Leur correspondance amoureuse peut reprendre. Comme avant? Pas tout à fait...Léo a ramené une fiancée dans ses bagages! Emmi décide de trancher dans le vif et de tout arrêter mais avant cela, elle propose une rencontre. Léo a peur, il rechigne mais finit par accepter. Déception ou attirance, quelle sera leur réaction lors du passage du virtuel au réel?

Quel plaisir de retrouver Léo et Emmi! On ne pouvait décemment pas en rester là, eux séparés par des milliers de kilomètres et nous complètement déconfits! Heureusement ils se retrouvent et tout recommence. Leurs mails tendres ou passionnés, leurs valses-hésitation, leurs chagrins, leurs petits bonheurs, leurs fâcheries. Tour à tour, on les aime ou on les déteste, on voudrait les secouer, leur ouvrir les yeux sur leur amour. Bref, ce deuxième tome n'est pas très différent du premier, les mécanismes sont les mêmes et, si l'effet de surprise n'agit plus, c'est tout de même un bonheur de retrouver ces personnages si attachants (Léo je t'aime d'amour!!) et d'enfin conclure cette histoire romantique à souhait qui méritait bien une fin digne de ce nom.
Qui a lu le premier doit lire le deuxième!

Le trône de fer

4

J'ai Lu

8,50
Conseillé par
6 novembre 2012

Le royaume des sept couronnes vit une période de grands troubles. Les prétendants au trône se livrent une bataille sans merci, chacun étant persuadé de sa légitimité. Mais aucun n'a encore atteint Port-Réal et Joffrey est toujours assis sur le trône de fer même si le peuple, affamé, lui est hostile. Sa main, le nain Tyrion Lannister, est sur tous les fronts pour protéger la capitale des attaques extérieures et des émeutiers à l'intérieur. Pourtant, le danger ne vient pas toujours des hommes...Certains se tournent vers la magie pour les aider à vaincre. C'est le cas de Stannis Barathéon, toujours flanqué de sa prêtresse rouge dont les pouvoirs sont à la fois immenses et effrayants... C'est le cas aussi de Daenerys. Loin du royaume, elle essaie de rassembler une flotte mais ses efforts sont vains et, malgré sa méfiance, elle décide de s'adresser aux mages...

Et, derrière le Mur, les sauvageons se sont rassemblés afin d'explorer la montagne à la recherche d'un pouvoir secret...
La paix n'est pas pour demain dans le royaume des sept couronnes et le vainqueur ne sera peut-être pas le plus fort sur le champ de bataille mais celui qui possède les pouvoirs de la magie et ses forces occultes.

Après un très léger passage à vide dans La bataille des rois, George R.R. MARTIN nous livre un quatrième tome à la hauteur de nos espérances. Complots, alliances, trahisons, retournements de situation, tout est bon pour faire avancer l'action et il n'hésite pas, encore une fois, à sacrifier un de ses personnages principaux. Les stratégies de chacun se mettent en place et on tremble d'en connaitre l'aboutissement. Certains sont en danger mais l'ignorent encore, d'autres se préparent aux combats...Les plus courageux cachent leurs failles, toute faiblesse se paie au prix fort. Les plus retors complotent, cherchent des alliés. Tous sont liés par leur but commun : le trône de fer.
Le rythme est soutenu, les informations capitales pour la suite des évènements qui s'annoncent palpitants...Rendez-vous est pris avec le tome 5!

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5 novembre 2012

Après 43 ans de bons et loyaux services dans l'Usine de fabrication de matériel agricole de sa ville, Maître Ding est licencié à un mois de la retraite. Les larmes ou la colère n'y changent rien, l'usine a fait faillite et il lui faut désormais trouvé une nouvelle source de revenus. Mais Maître Ding est un vieil homme, usé par son dur labeur et les opportunités s'en trouvent réduites. après des jours d'errance désespérée dans les rues de la ville, le salut arrive lors d'une promenade entre le cimetière et le lac artificiel. Maître Ding trouve l'idée qui, sans efforts physiques, pourra lui assurer un revenu suffisamment confortable pour assurer ses vieux jours. Mais saura-t-il faire taire ses scrupules et dépasser le sentiment de honte qu'il ressent?

Sous ses airs faussement naïfs, ce petit conte sans prétention cache une critique acerbe du néo-capitalisme chinois. Il décrit cette nouvelle société où l'Etat n'est plus providence, où c'est le profit qui commande, où les patrons s'enrichissent sur le dos des ouvriers. Rude constat pour Maître Ding, vieux communiste, ouvrier exemplaire plusieurs fois médaillé qui s'est voué corps et âme à son usine et qui n'a aucune valeur au regard du profit et de la productivité. Pour les ouvriers comme lui, c'est désormais le règne de la débrouillardise. Les salaires et les pensions sont versés de façon aléatoire et pour vivre décemment on trouve un petit boulot plus ou moins légal. Maître Ding qui avait placé toute sa confiance en son patron découvre les nouvelles lois de la société où l'individualisme a pris le pouvoir. Pour lui, c'est un choc mais il ne se révolte pas, il a honte d'être un poids et finalement il s'adapte.
Ce court récit plein de tendresse, d'humour et d'optimisme est une ode à ce peuple chinois si souvent opprimé mais qui ne baisse jamais les bras et, de petites combines en bouts de ficelle, se construit un avenir qui se veut radieux.
Ecrit par le Nobel de littérature 2012, c'est un petit livre abordable et plaisant que je conseille pour qui veut appréhender l'oeuvre de Mo YAN en douceur.

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5 novembre 2012

Norrby, un petit village suédois dominé par le mont Kungsberg. C'est là que les Steen vivent dans la ferme familiale. Ils sont cinq, deux garçons, trois filles, tous différents mais toujours unis : Edwin, travailleur et taiseux, Otto, l'aventurier, Karin, gironde et rieuse, fiancée à Max, Sofia, l'imaginative et Emilia, la rêveuse petite dernière. L'année 1938 marque la fin de leur enfance commune. Edwin part s'installer seul à quelques pas de la ferme, Otto se fait engager dans un cirque, Karin tombe enceinte et épouse Max, Sofia épouse Arvid et Emilia trouve un travail de couturière.


Vingt ans plus tard, que sont-ils devenus? Ils ont traversé une guerre, ont vieilli, emménagé à la ville, fait des enfants, abandonné certains de leurs rêves, en ont concrétisé d'autres...

D'habitude j'aime les sagas familiales, et quand elles sont scandinaves, c'est encore mieux. Mais cette fois-ci je n'ai pas vraiment apprécié ma lecture. D'abord c'est le style qui m'a perturbée, une écriture décousue, l'emploi du présent, quelque chose de froid qui m'a gênée tout au long du roman. Difficile dans ces conditions de s'attacher aux personnages, trop de déceptions, de désillusions, de noirceur dans leurs destins. Ils subissent sans jamais se rebeller, que ce soit les coups durs ou les diktats de la société. Tout cela manque de vie, de sentiments, de personnalités fortes. Sombre et glacial comme un hiver suédois, Discordance laisse peu de place à l'espoir ou à l'optimisme. Des vies de labeur, de soumission, des vies toutes tracées, sans fantaisie, sans amour, des rêves contrariés par manque de conviction, de pugnacité....Les dernières pages sont sans doute les plus belles, un train prend le départ vers le vaste monde et c'est comme un rayon de soleil, une lueur d'espoir, une petite rébellion...Une lecture trop âpre qui ne m'a pas convaincue.

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3 novembre 2012

Soulanges, Marne, 1999. Nicole Brachet, une octogénaire, est retrouvée chez elle morte et ligotée. Les gendarmes pensent à un cambriolage mais les indices ne vont pas dans ce sens. Le mystère est entier : qui en voulait à la vieille dame au point de la tuer et de mettre sa maison sens dessus dessous?
Non loin de là, et sans rapport apparent, Aurélien Cochet vient de perdre son grand-père, "Abuelo", un homme qu'il admirait et qui lui avait transmis la passion du cinéma. Il se rend dans la demeure familiale afin d'aider Alice, la compagne du vieil homme à faire le tri dans ses affaires.

C'est surtout sa collection de films qui intéresse le jeune professeur en classes préparatoires de cinéma et d'audiovisuel. Des centaines de bobines attendent d'être exhumées pour connaitre une nouvelle jeunesse. Dans ce fatras sans nom, un carton attire l'attention d'Aurélien, il contient une vieille bobine datant d'avant 1950 et un post-it avec un nom et un numéro de téléphone. Au visionnage, Aurélien découvre son grand-père, jeune, entourée de grandes blondes enceintes ou pouponnant des nouveaux-nés et, à l'arrière-plan, un grand drapeau orné d'une croix gammée. Pour le petit-fils aimant et admiratif, c'est la douche froide. Pour lui, Abuelo était un héros, un ancien combattant, un résistant! Quitte à voir s'effondrer toutes ses certitudes, Aurélien décide de savoir. Il appelle le numéro et fait la connaissance d'une jeune universitaire, Hélène Tournier. Elle connaissait Abuelo et l'avait contacté dans le cadre de son travail sur les Lebensborn, ces maternités modèles où les nazies ambitionnaient de perpétuer la race aryenne pure. Ensemble, ils vont déterrer des secrets bien gardés et se mettre en danger...

Si je ne crie pas au chef-d'oeuvre, c'est bien parce que je sais me tenir! Mais ce n'est pas l'envie qui manque tellement j'ai succombé aux charmes de l'écriture de Valentin MUSSO. Il fait la preuve qu'on peut écrire un polar et tout de même soigner son style. Sa langue est belle, travaillée sans être pédante, très agréable. Mais il n'a pas privilégié la forme sur le fond. Il sait aussi tenir son lecteur en haleine jusqu'au bout. Il mêle la petite et la grande histoire avec brio et nous fait découvrir un pan méconnu de la seconde guerre mondiale en concentrant son intrigue autour des Lebensborns, les maternités-modèles nazies dont une était implantée en France. Ce n'est pourtant pas un roman historique uniquement, le suspense est bel et bien présent. MUSSO plonge ses personnages dans le passé, la guerre, les lois anti-juives. On va suivre Aurélien dans sa quête de la vérité en 1999, la famille Weil dans la France de 1940, le grand-père médecin, ses activités, ses secrets. Peu à peu, les pièces d'un puzzle savamment imaginé se mettent en place jusqu'à la fin habilement amenée.
Une histoire prenante, émouvante, des secrets de famille, des personnages tourmentés par leur destin, une totale réussite pour un auteur très prometteur.