La grande maison

Nicole Krauss

Éditions de L'Olivier

  • Conseillé par
    23 janvier 2012

    4 histoires, toutes reliées par ce bureau énigmatique dont certains tiroirs sont fermés à clés.

    Je me suis laissée emportée par cette narration toute en tiroirs, justement ; qui va de souvenirs en souvenirs ; un mot, une idée en entrainant un(e) autre.

    Un roman exigeant, certes, mais tellement passionnant.

    Un livre qui m'a transporté de New-York à Londres, puis à Jérusalem (celle-ci, je ne la connais pas - encore).

    Un livre qui aurait pu s'appeler "Le grand bureau" plus que "La grande maison" car le sujet de la maison est peu présent, finalement. Ou trop en filigrane.

    Un roman en échos, également, car certains noms, certains personnages reviennent d'une histoire à l'autre, apparaissent puis disparaissent.

    Je me suis prise au jeu et j'ai cherché, tout le long de ma lecture, quels liens tous pouvaient avoir entre eux. (Mais vous connaissez ma passion pour les romans policiers).

    Un roman sur la mémoire, également, celle que certains personnages perdent et que d'autres cherchent à retrouver.

    Un livre sur l'écriture et l'imagination, car beaucoup sont écrivains ou poètes (le requin est un des thèmes récurrent).

    Un roman riche et très travaillé qui se lit facilement.

    L'image que je retiendrai :

    Celle du bureau imposant, qui semble avoir sa vie propre et qui inspire les écrivains autour de lui.

    http://motamots.canalblog.com/archives/2012/01/15/22777999.html


  • Conseillé par
    15 juin 2011

    Le grand Bureau

    « La grande maison » de Nicole Krauss ou plutôt « Le grand bureau » tant la vie de cette œuvre tourne autour de cet objet insolite, mystérieux et si attachant. L’auteure nous amène dans différentes histoires qui se rejoindront toutes à un moment donné précis et voulu. Chaque histoire intrigue, demande une concentration non superflue pour en comprendre toute la subtilité nécessaire pour entrer dans le jeu de Nicole Krauss. Même si ça peut paraitre compliqué aux prémices de l’intrigue, une fois que l’on se prend au jeu, difficile de lâcher ses personnages tout aussi attachants que mystérieux… Le fils et le père à la relation si difficile nous touche en plein cœur et rendent humains ces personnages si hauts en couleurs. L’écriture est belle et soignée, magnifique par certaines descriptions de lieux tant hasardeux que sublimes. Nicole Krauss sait faire voyager ses lecteurs à travers une formidable écriture et malgré quelques passages moins abordables que d’autres, le livre est une vraie réussite.


  • Conseillé par
    7 juin 2011

    Ce livre est un roman à tiroirs livrant quatre histoires. Le dénominateur commun est un immense bureau, un peu insolite, à dix-neuf tiroirs dont un est toujours fermé à clé.

    Dans la première partie, on découvre chacune des quatre histoires. La première met en scène une écrivaine à New-York quittée par son mari. Dans l’appartement de Nadia , il ne reste pour ainsi dire que son bureau. Son mari a presque tout emporté sauf ce meuble. Vint-cinq ans plus tôt, un poète chilien Daniel Varsky lui avait demandé de le garder au lieu de l’entreposer dans un garde-meubles.

    Nadia s’est peu à peu isolée du monde, renfermée sur elle –même et son acte d’écriture. Le bureau l’a accompagné dans sa démarche d’auteur. Bien plus qu’une source d’inspiration, elle a développé avec cet objet une relation étrange. Les années ont passé sans aucune nouvelle de Daniel Varsky. Jusqu’au jour où se présente la fille de celui-ci réclamant le bureau. Puis, Nicole Krauss nous amène à Jérusalem. Aaron vient de perdre sa femme. Il s’agit d’un homme qui veut écrire à son fils Dov installé en Angleterre. La relation père-fils est froide, inexistante. Aaron n’a jamais su comment exprimer son amour ou se comporter avec son fils Dov. Deux inconnus reliés par les liens de la chair et du sang. A Londres, Lotte l’épouse d’Artur est décédée. Des années de non-dits, d’un secret gardé par Lotte qui finira par être dévoiler quand Lotte atteinte d’Alzheimer en parlera à une inconnue. Artur revient sur leur vie commune. Il se remémore le soir où un jeune homme avait demandé à parler à Lotte et comment elle avait donné le bureau auquel elle tenait tant. Et la quatrième histoire : Isabel a perdu son amour Yoav après avoir rencontré son père. Un antiquaire qui parcourt le monde à la recherche d’objets volés aux juifs durant la seconde guerre mondiale. Des années plus tard, la sœur de Yoav la recontacte.

    J’ai terminé la première partie en me demandant ce qu’allait me réserver la suite car l’auteure crée un suspense, une intrigue autour de ses personnages et de ce bureau. Comme dans un puzzle, les éléments s’assemblent petit à petit mais sans que toutes les clés nous soient données. Les destins des personnages se croisent, s'entremêlent furtivement et les portes s’ouvrent quelquefois sur d’autres ouvertures.

    Il s’agit d’un roman exigeant tant par sa construction que par l’écriture. Les thèmes de l’écriture et sa genèse, le souvenir, la mémoire, la seconde guerre mondiale, les souffrances du peuple juif sont quelques uns des thèmes forts abordés dans ce livre.

    Il faut prendre son temps pour le lire, être attentif et écouter ces personnages meurtris, blessés dans leur âme qui se livrent avec pudeur, déchirement ou amour.