L'arbre du pays Toraja

Philippe Claudel

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  • Conseillé par
    7 juin 2016

    corps, décès

    Je connaissais l’auteur pour ses romans plutôt sombres ("Le rapport de Brodeck", "Les âmes grises", "La petite fille de Monsieur Linh"). Et même si dans ce nouveau roman il parle de la mort d’un ami très cher, celui-ci n’est pas aussi noir et désespérant que les précédents.

    J’ai aimé cet hymne à la vie et au corps : celui qui vieillit, que l’on prend parfois en grippe, qui nous déçoit ; l’apparition d’une maladie mortelle.

    Un roman qui m’a parlé pour différentes raisons. Merci, Monsieur Claudel.

    L’image que je retiendrai :

    Celle de la maison d’enfance d’Elena, qu’elle revient voir avec le narrateur.

    http://alexmotamots.fr/?p=1928


  • Conseillé par
    19 mars 2016

    Tout a très bien commencé entre ce nouveau livre de Claudel et moi. Il touchait à ma réalité du moment, à ma peine et les phrases des cinquante premières pages ont souvent fait mouche. Moi aussi, j'ai appris dernièrement que pour ne pas effrayer les gens, on appelle désormais les cancérologues des oncologues, "un mot de cruciverbiste ou de jeux télévisés". Il y a de nombreuses réflexions sur des sujets variés qui ont résonné en moi parce que j'ai, à un moment donné de ma vie, eu les mêmes doutes : le fait de ne pas vouloir savoir si celle qu'on considère comme notre meilleure amie nous donne la même place (savoir que ce n'est pas le cas ne me pose désormais aucun problème). Passées ces cinquante premières pages, je n'ai plus retrouvé la même envie de retourner à ce livre. Je me suis lassée de ces pensées qu'engendrent la maladie et la mort de l'ami mais aussi la cinquantaine. Parce que rien n'est original dans ce roman, et ce n'est d'ailleurs pas son but. Le quinqua se trouve une jeunette pour se requinquer (et n'y voyez aucun jugement de ma part, je serais bien mal placée pour juger qui que ce soit) et je comprends pourquoi toutes celles qui ont aimé ce livre (et celles qui ne l'ont pas aimé) sont déçues par la fin. Je ne peux pas dire qu'elle m'a déçue car je la trouve cohérente avec le reste : c'est sans doute l'Homme (j'y inclus la femme) qui est décevant alors, tant il manque d'originalité.


  • Conseillé par (Libraire)
    13 janvier 2016

    Un seul être vous manque...

    Le décès d'un ami proche plonge un cinéaste de cinquante ans dans une réflexion sur sa propre existence, la mort et le temps qui passe... Et le lecteur avec lui !
    D'une grande poésie.


  • Conseillé par
    8 janvier 2016

    Lors du printemps 2012, sur l’île de Sulawesi en Indonésie, le narrateur découvre le peuple des Toraja. Loin de nos rites funéraires où « l’on gomme la présence de la mort », les enfants morts sont déposés dans le tronc d’un arbre « au fil des ans, lentement, la chair de l’arbre se referme, gardant le corps de l'enfant dans son grand corps à lui, sous son écorcé ressoudée. Alors peu à peu commence le voyage qui le fait de monter vers les cieux au rythme patient de la croissance de l'arbre. » A son retour en France, son meilleur ami Eugène lui apprend qu’il a un cancer et en décède peu de temps après.
    Bouleversé, lui qui est âgé d’une cinquantaine d’années, revient sur sa vie : son amitié avec Eugène, ses enfants et sa compagne plus jeune que lui, le temps qui passe et laisse des traces, ceux qui l’ont marqué, notre rapport au corps et à la mort.

    Philippe Claudel aurait pu s’embourber dans quelque chose d’assez désespérant mais non. Au contraire, il nous livre un hymne à la vie avec des réflexions très justes sur le sens de la vie, l’amour, les éclats de bonheur. Et j’ai envie de dire que tout naturellement nos propres souvenirs remontent à la surface.

    Avec une écriture poétique et beaucoup de sensibilité, l’auteur nous rappelle que la vie précieuse continue avec ceux qui logent dans nos cœurs comme dans une fabrique intérieure.
    Les thèmes et la beauté qui se dégage de ce livre m'ont très touchée ! Une lecture forte et riche d'enseignements.