- EAN13
- 9782354270926
- Éditeur
- Epel Editions
- Date de publication
- 13/11/2014
- Collection
- Les grands classiques de l'érotologie moderne
- Langue
- français
- Langue d'origine
- anglais
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
L'invention de la sodomie dans la théologie médiévale
Mark JORDAN
Epel Editions
Les grands classiques de l'érotologie moderne
Livre numérique
Pendant des siècles, rien ne laissait penser que les Sodomites se livraient
exclusivement à la sodomie : ils étaient « arrogants », manquaient aux «
devoirs de l’hospitalité », vivaient dans la luxuria et la terrible vengeance
divine s’était abattue sur eux. Ce n’est qu’au XIe siècle que se trouve monté
en épingle le martyre de saint Pelage, jeune éphèbe captif décapité pour
s’être refusé aux pressantes sollicitations d’Abd al-Rahmân III. La
Chrétienté, dans sa lutte contre le maure, utilise l’événement pour donner
forme narrative à un acte, un péché qui ne s’appelle pas encore « sodomie ».
La première mention du terme apparaît en effet dans le Livre de Gomorrhe
(sic), écrit aux alentours de 1050 par Pierre Damien. Cette invention lexicale
désigne alors une kyrielle de péchés innommables qui tous, gaspillant la
semence mâle, vont « contre nature ». Lecteur de Pierre Damien, Alain de
Lille, Albert le Grand, Thomas d’Aquin, Mark Jordan retrace ici l’histoire de
ce concept, et surtout celle des incohérences et inconsistances que la
doctrine morale chrétienne a tramées autour de ce terme satanique : seul péché
de chair à être aussi péché contre l’Esprit, il ne peut être rédimé. Se
pourrait-il qu’un pli ait alors été pris dont ne se serait guère départie
notre moderne sexualité ? Que sous couvert d’un sens tenu de nos jours pour
techniquement précis continue de courir une somme millénaire de préjugés ?
exclusivement à la sodomie : ils étaient « arrogants », manquaient aux «
devoirs de l’hospitalité », vivaient dans la luxuria et la terrible vengeance
divine s’était abattue sur eux. Ce n’est qu’au XIe siècle que se trouve monté
en épingle le martyre de saint Pelage, jeune éphèbe captif décapité pour
s’être refusé aux pressantes sollicitations d’Abd al-Rahmân III. La
Chrétienté, dans sa lutte contre le maure, utilise l’événement pour donner
forme narrative à un acte, un péché qui ne s’appelle pas encore « sodomie ».
La première mention du terme apparaît en effet dans le Livre de Gomorrhe
(sic), écrit aux alentours de 1050 par Pierre Damien. Cette invention lexicale
désigne alors une kyrielle de péchés innommables qui tous, gaspillant la
semence mâle, vont « contre nature ». Lecteur de Pierre Damien, Alain de
Lille, Albert le Grand, Thomas d’Aquin, Mark Jordan retrace ici l’histoire de
ce concept, et surtout celle des incohérences et inconsistances que la
doctrine morale chrétienne a tramées autour de ce terme satanique : seul péché
de chair à être aussi péché contre l’Esprit, il ne peut être rédimé. Se
pourrait-il qu’un pli ait alors été pris dont ne se serait guère départie
notre moderne sexualité ? Que sous couvert d’un sens tenu de nos jours pour
techniquement précis continue de courir une somme millénaire de préjugés ?
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