- EAN13
- 9782402512084
- Éditeur
- FeniXX réédition numérique (Albin Michel)
- Date de publication
- 1999
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
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Livre numérique
« On peut se passer du bonheur. Il suffit d’être assez attentif à la vie,
assez occupé à l’affronter ou à la fuir. Le héros du « Rendez-vous » s’y
emploie avec talent. Il a très peur de mourir. Il est très amoureux. Cela fait
deux raisons de continuer. Il s’intéresse à tout. Il ne croit à rien. La femme
qu’il aime, dont il parle merveilleusement, ne veut aimer qu’un écrivain. Il
écrit donc. Quelle meilleure raison ? Écriture amoureuse. Écriture de
conquête. C’est un roman qui serait une lettre d’amour, une lettre d’amour qui
ferait un roman. On soupçonne un livre autobiographique. Trop de fraîcheur
pour être tout à fait inventé. Trop d’étrangeté pour n’être pas vrai. C’est à
la fois cocasse et grave, émouvant et déroutant. Est-ce ainsi que les hommes
vivent ? Celui-là, oui. Il n’est pas comme les autres ; c’est pourquoi il nous
éclaire sur nous-mêmes. Le corps de cette femme, pour lui, vaut plus que tous
les livres. Cela met la littérature à sa place, qui n’est pas la première. Et
ce roman à la sienne, singulière et belle. On peut se passer du bonheur. On
peut se passer de la littérature. Mais de l’amour, non. » André Comte-
Sponville
assez occupé à l’affronter ou à la fuir. Le héros du « Rendez-vous » s’y
emploie avec talent. Il a très peur de mourir. Il est très amoureux. Cela fait
deux raisons de continuer. Il s’intéresse à tout. Il ne croit à rien. La femme
qu’il aime, dont il parle merveilleusement, ne veut aimer qu’un écrivain. Il
écrit donc. Quelle meilleure raison ? Écriture amoureuse. Écriture de
conquête. C’est un roman qui serait une lettre d’amour, une lettre d’amour qui
ferait un roman. On soupçonne un livre autobiographique. Trop de fraîcheur
pour être tout à fait inventé. Trop d’étrangeté pour n’être pas vrai. C’est à
la fois cocasse et grave, émouvant et déroutant. Est-ce ainsi que les hommes
vivent ? Celui-là, oui. Il n’est pas comme les autres ; c’est pourquoi il nous
éclaire sur nous-mêmes. Le corps de cette femme, pour lui, vaut plus que tous
les livres. Cela met la littérature à sa place, qui n’est pas la première. Et
ce roman à la sienne, singulière et belle. On peut se passer du bonheur. On
peut se passer de la littérature. Mais de l’amour, non. » André Comte-
Sponville
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