Platon et le matérialisme ancien, La théorie de l'âme-harmonie dans la philosophie de Platon
EAN13
9782402627337
Éditeur
FeniXX réédition numérique (Payot)
Date de publication
Collection
Bibliothèque scientifique - Science de l'homme
Langue
français
Langue d'origine
français
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Platon et le matérialisme ancien

La théorie de l'âme-harmonie dans la philosophie de Platon

FeniXX réédition numérique (Payot)

Bibliothèque scientifique - Science de l'homme

Livre numérique

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Par leur forme, les Dialogues de Platon sont déroutants. Quand on a reconnu
l'impossibilité d'y découvrir un Système tout fait, articulé selon une
démarche définitivement sûre de ses tenants et aboutissants, reste, croit-on
souvent, à supposer de confiance que la Philosophie même, à ses origines, s'y
est réalisée dans une sorte de neutralité supérieure. On admire alors Platon
trop inconditionnellement pour pouvoir l'entendre. Le plus irremplaçable, le
plus actuel des maîtres à penser, il faut, pour bénéficier de son exemple, lui
faire avouer son choix fondamental, qui n'est pas le seul philosophiquement
possible. Son idéalisme, son finalisme ontologique, s'est ouvert
progressivement à des schèmes de pensée élaborés sur l'autre bord, mais cela
précisément pour réagir plus efficacement contre les matérialismes antérieurs.
La dialectique concrète d'une réflexion travaillant à se reprendre et à
s'élargir sans cesse, au service d'une option constamment maintenue, voilà ce
que nous offre le déroulement historique du « Grand Dialogue » que Platon a
entretenu avec lui-même et avec tous les courants d'une tradition déjà
merveilleusement riche. Si l'on met assez d'exigeante docilité à suivre ce
progrès sinueux et vivant, on s'aperçoit que le Platonisme est bien un
système, mais un système en train de se faire et de se rectifier. Certains
passages négligés par les interprètes comme hors-d'œuvre négatifs sont en
réalité de hauts moments dialectiques et des moteurs de renouvellement. Tel
est principalement le cas de la théorie matérialiste de l'âme-harmonie.
Transposition critique de l'idéalisme pythagoricien chez des héritiers
inconnus de l'« harmonie discordante » qu'avait vaticinée le prestigieux
Héraclite, cette doctrine prépare à son tour, d'abord la substance même des
conclusions du Phédon, puis, à la faveur des difficultés dont elle grève ce
dialogue, tout l'approfondissement ultérieur de l'idéalisme platonicien. En ce
jeu complexe d'irréductibles antagonismes et d'interactions fécondes, il n'est
pas illégitime de voir une « harmonie discordante » dont l'exercice de la
philosophie, comme jadis et naguère, reste inséparable aujourd'hui.
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