Vigiles, Journal 1987
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EAN13
9782846825719
Éditeur
P.O.L.
Date de publication
Collection
Fiction
Langue
français
Langue d'origine
français
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Vigiles

Journal 1987

P.O.L.

Fiction

Livre numérique

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«L'une de mes aïeules, s'il faut en croire telle rustique parabole de la
tradition familiale, reprochait à son époux de reprendre, à table, du pain
pour finir son fromage, puis du fromage pour finir son pain ; et, j'en ai
peur, ainsi de suite. Vigiles mène à son terme, septembre 1987, la relation
quotidienne de ce séjour à la Villa Médicis dont avait rendu compte, jusqu'à
la fin de 1986, et non sans un maniaque scrupule d'exhaustivité, déjà, le
précédent Journal Romain ; puis cette tâche accomplie, le présent volume en
profite pour suivre à son tour l'année vers sa clôture. Après quoi, c'est à
craindre, il n'y a plus vraiment de raison de s'arrêter... La graphomanie
s'affiche ici pour ce qu'elle est, entreprise échevelée d'écriture de la vie.
Et le journal, lorsqu'il prend ces proportions déraisonnables, se désigne sans
l'avoir voulu comme le genre et le lieu par excellence de cet échange entre
tous délectable, des heures avec les mots, des ciels avec les points et les
virgules, des plaisirs avec les guillemets, des mélancolies même avec les
paragraphes. La fenêtre, la montre, la phrase : unique syntaxe d'être. Le
diariste éperdu ponctue directement la matière même des jours. Qu'il y ait une
allégresse à cette perversion comme à toutes, c'est bien la moindre des choses
; elles coûtent assez cher! S'écrire tout entier, c'est jouir au plus près
d'une fusion, fébrilement fabriquée sous l'instance indifférente de la langue,
entre l'individu, fût-il isolé comme personne, et tout ce que ses yeux, ses
attentes, ses nerfs, ses colères, ses désirs, ses passions, son absence même
et ses insomnies, sont capables d'offrir à sa littérale dispersion : tableaux,
adagios, actualités, jardins, Siciles et voluptés ; autres récits, autres
prunelles, autres vigiles. Vous avez déjà lu ce livre ; c'était pendant que je
l'écrivais. Vous vous y retrouverez certainement, quoiqu'il y soit peu
question de vous : car il n'est pas possible que votre regard, par dessus mon
épaule, n'ait pas laissé de trace entre les lignes.»
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