L'Auberge des glycines, Roman
EAN13
9782848867700
Éditeur
Lucien Souny
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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L'Auberge des glycines

Roman

Lucien Souny

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782848867700
    • Fichier EPUB, avec Marquage en filigrane
    5.49
Propriétaire de l'Auberge des Glycines et amante d'un homme riche, la vie
d'Emma Célérier change lorsqu'un curieux visiteur arrive à l'auberge...

La pimpante Auberge des Glycines jouit d’une excellente réputation. Emma
Célérier, âgée d’une trentaine d’années, en est devenue propriétaire après
avoir rencontré René Bachou. Cet homme marié, riche et autoritaire, capable de
violence autant que d’amour, est tombé éperdument amoureux de la jolie et
douce femme. Mais, au lieu de lui proposer une union, il lui a offert une
corbeille : une propriété et de quoi vivre par elle-même. Elle est ainsi
devenue la maîtresse officielle de René, assez influent dans son pays pour
qu’un tel statut soit connu et toléré, dans une complicité silencieuse dont
seuls les gens de pouvoir peuvent bénéficier. Ainsi va la vie d’Emma, jusqu’au
jour où un pensionnaire inattendu arrive à l’auberge.
Roger Poux aborde ici un thème souvent occulté dans les campagnes : celui de
la toute-puissance d’un homme riche et pourvu de relations qui s’affranchit
des normes de conduite.

Cette histoire palpitante et passionnée nous offre des personnages romanesques
inoubliables dans un cadre bucolique et nous entraîne au cœur de la vérité des
êtres.

EXTRAIT

Emma s’avança sur la route. L’après-midi s’achevait, une douce fraîcheur
montait des prés. Elle se tourna vers son auberge. Maupas avait terminé
seulement aujourd’hui la dernière touche à la peinture de la façade,
peaufinant l’enseigne « L’Auberge des Glycines ». Modifiant un reflet qui ne
lui convenait pas, presque agaçant dans un même geste sans cesse répété.
Presque contrariant par une réflexion qu’il avait répétée deux ou trois fois.

— A votre place, je n’aurais pas choisi un nom pareil pour une auberge avec
trois chambres aussi belles et aussi confortables. J’aurais plutôt pensé à
l’Hôtel des Voyageurs ou j’aurais pris un nom semblable à ce qui se fait
maintenant dans le guide Michelin.
Il avait dit ça en la regardant de son air finaud avant de grimper sur son
échelle double et de commencer à dessiner l’enseigne.

Emma n’aimait pas beaucoup Maupas. Il avait une façon déplaisante de la
détailler. Ses petits yeux porcins s’attardaient un peu trop sur sa poitrine,
malgré sa face ronde et rose coiffée d’un bonnet en forme de calotte qui lui
donnait une apparence bon enfant. Mais Maupas n’avait pas son pareil pour
dessiner les lettres des enseignes et surtout pour gâcher le plâtre, ce qui
lui valait ce surnom de « plâtrier ». En parlant de lui à Lessac et autour, on
disait « le plâtrier », certains allant jusqu’à le saluer par ce surnom sans
qu’il s’en offusque. Sa renommée se renforçait avec son art de réaliser des
décors. C’était de cela qu’il était fier plus que du reste, et il ne se
vantait pas quand il disait qu’on le réclamait jusqu’à Limoges. Son épouse
tenait l’Auberge du Foirail à Lessac. Un établissement dont la table était
assez réputée pour que chaque dimanche et chaque jour de foire on y refusât
des clients. Le talent d’un cuisinier qui passait pour être l’amant de
Raymonde Maupas y était pour beaucoup. Le plâtrier disait en plaisantant
publiquement être le plus grand cocu de Lessac et, par manque de modestie,
sachant que l’exagération en comédie permet de parler de sujets bien réels
sans qu’on les prenne au sérieux, il trouvait bon de préciser « comme le plus
grand que la terre eut jamais porté ». Pour ce mépris de sa vie privée plus
que pour la manière dont il la dévisageait, Emma éprouvait pour Maupas un
sentiment qui n’était pas loin de l’aversion et qu’elle manifestait par une
attitude très réservée.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Originaire des Charentes, Roger Poux a exercé le métier d’instituteur dans
l’Oise. À la retraite, il est revenu sur ses terres charentaises pour y puiser
la matière de ses romans. Il vit aujourd’hui à Tusson.
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