Zoographie

Ce roman est une autobiographie pas comme les autres, une zoographie.
L’histoire haletante, haute en couleur, parfois comique, de l’auteur racontée
à travers ses aventures avec les animaux qui croisent sa route. Poules, coqs,
fourmis, araignées, chats, merles, truites, cochons, chevaux, agneaux, brebis,
et même escargots, ils sont nombreux, car le héros de ce récit a d’abord été
un garçon de la campagne découvrant la sexualité et la mort les voyant vivre,
avant de devenir un grand reporter passionné par la zoothérapie,
l’intelligence animale, le végétarisme de Voltaire, l’animalisme de Michelet,
et les histoires extraordinaires d’animaux... Mais cette zoographie, qui
témoigne de l’omniprésence et de l’importance des non-humains dans nos vies
humaines, mais aussi des virus que nous partageons (du Sida à la Covid 19
probablement), des extinctions que nous provoquons, appelle à une prise de
conscience face au sort tragique réservé aux autres espèces, elle se teinte
bientôt d’un sentiment d’effroi, et se transforme presque malgré elle en
requiem... Il suffit d’écouter la radio avec une oreille animale pour s’en
convaincre... En mai 2022, au Gujarat, en Inde, du fait de canicules sans
précédent à 50°, il pleuvait dans les rues des milliers d’oiseaux mourants.
Fin 2019, en Australie, trois milliards d’animaux ont péri (mammifères,
volatiles, reptiles, batraciens…) dans les incendies géants qui ont ravagé le
pays des suite du réchauffement atmosphérique. Un matin sur deux, nous
apprenons que telle espèce magnifique, légendaire, dont nous collectionnions
enfant les figurines collées aux tablettes de chocolat, s’« éteint ». Quant
aux seuls oiseaux dont les effectifs progressent sur notre Terre malade, ce
sont les masses d’oiseaux captifs à courte vie, les volailles condamnées à
mort des prisons géantes de l’agro-industrie, les 64 milliards de poules et de
poulets massacrées chaque année, qui dépassent largement celles de tous
oiseaux sauvages, libres et buissonniers, les derniers menant leur existence
d’oiseau, dont les populations s’amenuisent chaque jour – ils sont aujourd’hui
environ 15 milliards de têtes, et sont menacés. C’est ainsi que Lola, la poule
joueuse de l’enfance de l’auteur, qui se posait sur son épaule comme le
Cap’tain Flint de L’Île au trésor, est devenue l’oiseau de la fin du monde.
Grand témoin de notre époque, Frédéric Joignot a dirigé le service culture de
Libération dans les années 1970. Grand reporter puis rédacteur en chef du
magazine Actuel dans les années 1980. A l’initiative de Radio NOVA en 1981
avec Jean-François Bizot et son équipe. Il lance plusieurs revues (Blast,
Zoulou, Sans nom, Brain Factory…), collabore à Philosophie et Psychologie
Magazine dans les années 1990. En 2002, il cofonde Le Monde Magazine,
supplément hebdomadaire du quotidien Le Monde, où il sera journaliste 18 ans.
En 2008, il lance la revue Ravages avec l’écrivaine Isabelle Sorente et le
philosophe Ruwen Ogien. En 2012, il participe à la création du Monde Idées
hebdomadaire. Depuis 2021, il conseille de la rédaction du magazine We Demain,
a relancé la revue Ravages et continue d’écrire au Monde où il tient un blog
d’idées populaire : lemonde.fr/blog/fredericjoignot/. Frédéric Joignot a écrit
plusieurs essais et romans remarqués par la critique. LIP. Il était une fois
la révolution. Récits d’une autogestion ouvrière (Ed Gilles Tautin, 1976) Le
Vrai Art Nouveau (Volez ce livre !) Récits de la vie illégale : perruque,
détournement, squat, récupération... (Le Terrain vague, 1978) Paris Ecstasy,
roman (Lattés, 1986) Politiquement incorrect. Avec Martin Veyron (Hoëbeke,
1994) Joyeux Traité pour se jouer des esprits chagrins, Essai (Albin Michel,
1996) Avatars, roman (Flammarion, 2002) Gang Bang, enquête sur la pornographie
de la démolition. Essai littéraire (Seuil, collection « Non conforme », 2008)
Maladie d'amour, roman (Nova Éditions, 2013) Ha le joli mois de mai ! Un
lycéen raconte Mai 68. Récit (FNAC, 2018) L'Art de la ruse, essai littéraire
(Tohu Bohu, 2019)