Le rêve de Caligula

Gaius, surnommé Caligula, fils du général Germanicus empoisonné par Tibère, est envoyé à Capri où réside l'empereur. Celui-ci a fait le vide autour de lui : ses deux frères ont été assassinés et sa mère envoyée en exil où elle mourra. Pendant tout son séjour, Caligula prend soin d'apparaître comme un être falot. A la mort de Tibère en septembre 37, les sénateurs en font leur empereur, sûrs de le manipuler à leur guise. Aussitôt nommé, Gaius César double la solde des soldats, abolit des impôts impopulaires, ouvre les prisons et étend le droit de vote. Il choisit d'envoyer des ambassadeurs plutôt que des légions au-delà de l'Euphrate : il veut la paix. D'un bout à l'autre de l'Empire, c'est l'enthousiasme ; mais à Rome les sénateurs sont épouvantés : les projets de Caligula vont à l'encontre de leurs intérêts. Ils ne cesseront désormais de chercher à l'abattre. Enfant, Caligula avait accompagné son père en Egypte et visité le temple de Saïs et son lac sacré. C'est là qu'on vénère Isis, «la déesse dont le nom ressemble à un souffle de vent », par une cérémonie dans laquelle de grands bateaux symbolisent le voyage que l'homme effectue du rivage de la Matière jusqu'à celui de l'Esprit. Et c'est au sud de Rome, sur le lac Nemi, que Caligula décide d'élever un monument à la mémoire de Germanicus. L'oeuvre sensationnelle prévoit la construction de navires majestueux qui supporteront des temples en marbre et en or. Mais les sénateurs arriveront à leurs fins et assassineront Caligula à 29 ans. Il aura régné quatre ans. Les temples sont détruits et coulés, et réapparaîtront vingt siècles plus tard ! Traduit de l'italien par Nathalie Bauer