Pascale B.

Éditions de L'Olivier

18,00
Conseillé par
30 octobre 2022

Les fenêtres de Moscou

1993. La jeune Polina s’installe en France avec sa mère et sa sœur.
Entamant le récit de ses démarches administratives pour récupérer son prénom russe, elle retrace ses dernières années à Moscou au cours desquels elle cacha son judaïsme, son chat, sa peur du nouveau langage français, la maladie de sa mère…
A 31 ans, Polina aura perdu son accent et ses ancêtres mais récupéré son prénom.
Récit intime, drôle, culturel, trouvant une stabilité entre deux idiomes.
« J’ai la langue qui me gratte »

Conseillé par
30 octobre 2022

Mourir en soldat

Callum reçoit de son grand-père Meissner une longue lettre relatant son enrôlement dans la Wehrmacht, la déroute de son armée en 1944 face aux russes.
À la fierté primitive du devoir de soldat et de l’assurance d’une armée forte se mêlent le questionnement du bien-fondé de la tuerie et une introspection intime plus réaliste que patriotique.
Récit humain détaillé, poignant pour une descendance qui n’est plus concernée mais gardera une trace.
« Je me suis battu en restant pratique »

Conseillé par
24 octobre 2022

« Un groupe de réfugiés n’est pas un peuple «

Richard, professeur de lettres classiques récemment à la retraite est distrait de sa routine et de ses problématiques par sa rencontre avec un groupe de migrants africains réclamant une existence visible sur le territoire allemand.
D’abord par apathie, puis par sympathie, il se rapproche de ces exilés et les accompagne dans leurs démarches administratives. Fasciné par leur périple qui le ramène à la vie de ses propres parents, il en relativise ses soucis personnels ; puis partage aussi avec eux les lettres et la musique….
Le lecteur découvre l’Oranienplatz, lieu bétonné abritant les demandeurs d’asile, une halte sur un long parcours pour des migrants qui ne demandent qu’à travailler ; mais peu embrassent leur cause alors que, pour exemple, c’est la pollution des Touaregs africains qui fournit l’électricité en Europe…
Le texte littéraire et engagée de Jenny Erpenbeck rend les témoignages poignants et rend bien compte du bien-fondé des doléances et des failles du dispositif d’accueil.

« Qui le gouvernement de Berlin avait-il donc mis à l’abri, les Africains ou plutôt lui-même ? »
« Le statut de la tolérance n’est que la suspension de la reconduite à la frontière ».
« A présent, Richard s’aperçoit enfin que son regard sur le lac est indissociable du souvenir de l’homme qui y est mort, l’été dernier »

Conseillé par
19 octobre 2022

Ronya, fille de brigand

Carl distribue des commandes de livres tous les soirs. Il traverse des vies, Schascha , 9 ans, traverse soudain la sienne s’imposant dans sa routine pour le seconder dans sa tournée, s’intéressant de près à ses clients. Mais qui est Schascha ? Sa place est-elle aux côtés de Carl ?
L’auteur rend un tendre hommage à la lecture à travers la complicité autour des livres et la générosité d’un passeur de mots.
Roman sans prétention construit sur des dialogues.

« Les livres voulaient sans cesse qu’on les lise »

P.O.L.

19,00
Conseillé par
18 octobre 2022

Point rouge

Ariane doit braver sa paranoïa pour rejoindre son amie Sandrine afin de témoigner à son mariage.
Partageant la localisation de son amie par GPS durant tout le roman, Ariane occulte la disparition de Sandrine et s’obstine à rester connectée sur le point du GPS, vecteur de leurs souvenirs communs.

L’étrangeté du récit réside en cette surveillance solitaire où l’auteure enferme Ariane, en repli face au monde derrière un écran, faisant succéder réflexions personnelles et vocabulaire du GSP dans une zone boisée et éloignée, cadre hostile sans repère.
Le fameux point rouge laissera-t-il la place au deuil ?...

Roman de société ou thriller contemporain atypique alternant les outils numériques traitant d’une époque où l’on vit à distance sans confrontation réelle.

« Tu ne sais pas comment annoncer à Sandrine que tu les quittes, elle et son point »