Thierry L.

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Conseillé par (Libraire)
6 juin 2021

Le titre donne le ton : « Un dimanche à Ville-d’Avray ». Très prout-prout, comme titre, ma chère, n’est-ce pas ? Rien que ce nom, « Ville-d’Avray », est déjà un roman à lui tout seul. Ce n’est pas Versailles, célébrissime ville du Roi Soleil. Ni Saint-Cloud, qui vit passer en son château rien moins que Philippe d’Orléans, Marie-Antoinette et Napoléon. Ni Sèvres, capitale de la porcelaine. Non. C’est juste à côté. Enclavée entre ses trois célèbres voisines, Ville-d’Avray respire le calme et la discrétion bourgeoise.

La vie y est traditionnelle et policée. Quoique ? En allant y passer un dimanche chez sa sœur Claire-Marie, la narratrice sera bien surprise d’apprendre, des années après les faits, que celle-ci s’encanailla, un jour, avec un mystérieux entrepreneur d’import-export, sans que son mari ne le sût jamais (ou fit semblant de l’ignorer ?)

Au fil des pages, Claire-Marie se livre à sa sœur. Par petites touches. Nous ne saurons jamais tout.

Peinture gentiment satirique d’une société qui ne fait pas de vagues mais qui n’échappe pas à la houle, ce roman, bien écrit, se déguste avec plaisir, comme on dégusterait un millefeuille sur la terrasse de la Grande Cascade.

8,90
Conseillé par (Libraire)
23 mai 2021

Elmet

Daniel, le narrateur, et sa sœur aînée Cathy grandissent dans l’ancien royaume d’Elmet, au cœur de l’actuel Yorkshire.

Une mère qui s’absente régulièrement, puis un jour définitivement. Une grand-mère aimante. Et un père, John, boxeur, puissant, protecteur, une force de la nature, qui décide d’emmener ses enfants au cœur de la forêt, dans la région natale de leur mère. Les isolant du monde, il va y construire, avec leur aide, une maison de bois, leur maison, au sein d’une nature généreuse et omniprésente. Et pourtant, l’environnement est hostile. Surtout à cause de Mr Price, un gros propriétaire terrien tout puissant, violent et sans scrupule, qui impose sa loi, et qui pour, des raisons mystérieuses, en veut à John.

Ce très beau roman (un premier roman, mais quel talent !) baigne, d’un bout à l’autre, dans une atmosphère inquiétante, angoissante. La beauté envoutante de la nature contraste, à tout instant, avec la sombreur de l’âme humaine. Daniel nous raconte les jours qui passent aux côtés de ceux qu’il aime : son père, le géant protecteur, et sa sœur courageuse et intrépide. La tension monte tout au long du récit, et le lecteur est emporté dans ce tourbillon romanesque, jusqu’au dénouement…