Chaleur, chaleur… la littérature érotique

Un péché véniel ? Un remède aux grands froids ? Une mise en jambe ? Tout au mieux une cale pour l'étagère ? Chacun a sa petite idée sur la littérature érotique ; certains la lisent en cachette, certaines s'en inspirent, d'autres ne voient pas où est la littérature là dedans et une bonne majorité se contente de pouffer discrètement dans un recoin de la librairie en ne jouissant que du raffinement relatif de certains titres, aussi subtils que l'encensé "Je n'ai l'air de rien, mais je suis une franche coquine".

C'est que cette littérature peut se traiter et se lire d'une infinité de façons, puisqu'elle nous ramène à ce qu'il y a de plus naturel et fondamental en nous, mais aussi au paradoxe de notre civilisation qui dans ce domaine ne sait s'il faut se taire, condamner ou exhiber. Le choix des auteurs retenus ici est clairement celui du plaisir insouciant, de l'abandon lascif sans fausse pudeur ni retenue morale ou religieuse. Fi donc, des longs discours, de la littérature qui se disperse dans les sentiments et les aléas psychologiques interminables, mettons un peu de chair là-dessus avec deux extraits significatifs de certains des romans cités, aussi succincts que voluptueux:

“J'ouvre le repas sur un rosé frais de Provence. Je sers des crevettes rosées en entrée sur des assiettes blanches. Puis des magrets de canard aux baies roses accompagnés d'une purée de pommes de terre colorée à la tomate fraîche. Je débouche une bouteille de champagne rosé, idéal sur les pêches blanches à l'eau de rose et au sucre...”

(Emprunté à l'appétissant "Comment draguer la militante dans les réunions politiques “)

- ...Allo ?
- Tu as couru ?
- Non...
- Tu es haletante. Je te dérange...
- Non, je faisais le ménage.”

(Subtilisé à "Je ne m'ennuie jamais toute seule" (pour l'anecdote, précisons qu'elle faisait effectivement le ménage)).

(Thomas, Librairie Grangier)

C'est une insulte et un mot doux. Ad libido. Une partie de fesses, menée à fond de train. Un totem sans tabou. Vibrant éloge de la sodomie, Q alterne professions de foi et scènes de la vie conjugale, tour à tour comique, langoureux, éruptif. Un constant souci de la langue soutient une plume alerte, de haute tenue, sans considération aucune pour l'horizontal et le bienséant. Libertin sans emprunt, chic et cash, Pierre Bisiou entre joliment en littérature par la porte étroite. À dévorer, séance tenante.


9,00

Égarée dans un monde bourgeois où l'apparence prime sur le contenu, où l'oisiveté provoque le questionnement des sens, elle s'interpelle sur celle qu'elle rencontre à chaque réveil devant son miroir. Qui se cache dans ce reflet aux formes voluptueuses, aux lèvres gourmandes, au regard envoûtant ? C'est le ventre avide qu'elle part à la découverte de la femme du miroir, d'une femme qui incarne ses pulsions, d'une femme qui n'a de cesse de se désirer, d'une femme qui n'a qu'une quête se retrouver au travers de tous ses fantasmes.
Née en Italie de parents français, Ludivine a toujours eu une passion pour l'écriture. Polyglotte, citoyenne du monde, elle parle et écrit cinq langues. Fascinée par l'étude de l'être humain dans son entièreté, elle est aujourd'hui psychothérapeute et sexologue.


Allant au-delà du simple récit érotique, John Flaherty-Cox nous livre ici une réflexion profonde sur les rapports que le monde de l'art entretient avec l'érotisme.Si vous avez lu la trilogie érotique de John Flaherty-Cox, Diane, Étienne et Paul, vous connaissez déjà le personnage d'Alicia. Elle fut la première maîtresse de Diane. Elle est aujourd'hui sa meilleure amie. Associées dans les galeries « Mac Cain », Diane et Alicia parcourent le monde pour y dénicher de nouvelles artistes féminines. Les manifestations qu'elles organisent à Paris et à New York sont les plus provocantes que le monde de l'art ait jamais connues. Au travers de leur fougue artistique, Alicia se révèlera être la plus fantasque et la plus imprévisible des directrices de galerie. Imposant à la critique et aux amateurs ses vues sur l'art contemporain, elle ne se prive pas d'imposer aux artistes ses délires sexuels les plus fous, les plus insolites. Traduite dans plusieurs pays, publiée en club et en poche, la trilogie de John Flaherty-Cox est résolument moderne et s'intéresse aux multiples formes de la sexualité d'aujourd'hui, notamment celles de ces couples libérés qui distinguent très bien les plaisirs du sexe et ceux du c½ur. Il décrit avec talent la violence du désir et la tendresse de l'amour partagé dans un monde élégant dédié aux plaisirs.


La Musardine


Etienne, le narrateur de ce guide hors du commun, pantalon à grosses côtes et sac au dos, n'hésite pas à se sacrifier pour suivre le pèlerinage qui, de Vézelay à Compostelle, perpétue selon lui l'archaïsme de la pensée et la soumission au destin. Appuyé à son bâton de pèlerin, Etienne a plus d'un tour dans sa besace pour approcher au plus près les corps croyants de cette vaste communauté en marche. Le constat est hilarant : la chair est faible, on s'en doutait, mais elle est tout sauf triste...