Julie Q.

Conseillé par (Libraire)
17 septembre 2012

Une femme fuyant l'annonce

Ora, mère de famille israélienne récemment quittée par son mari Ilan, décide de partir en randonnée pendant 28 jours dans le nord du pays. En restant dans l'ignorance en ce qui concerne son fils, mobilisé pour une mission dangereuse en Palestine, elle pense le protéger. Elle emmène avec elle son amour d'enfance, Avram, qui n'est plus que l'ombre de lui-même depuis qu'il est revenu de la guerre. Ensemble, il vont parler des deux fils d'Ora, du triangle amoureux qu'ils formaient avec Ilan, de leur passé ; et réapprendre à vivre malgré eux. On se laisse captiver par l'écriture, très maîtrisée de l'auteur et par ce récit envoûtant, dense (chaque sous-intrigue aurait pu constituer un roman en soi) et d'une rare puissance. Un ouvrage époustouflant, de ceux qui vous hantent longtemps après avoir été refermé.

Conseillé par (Libraire)
17 septembre 2012

Opium Poppy

De l'Afghanistan à la France, l'auteur retrace le destin d'un enfant afghan dont l'innocence est volée par la guerre, le trafic de drogue et la perte de sa famille. Il fera de nombreuses rencontres, bonnes ou destructrices, mais qui toutes forgeront son impitoyable caractère. Un sujet très dur donc, parfois à la limite du supportable, mais porté par une très belle écriture, une certaine poésie et une absence totale de complaisance.

Conseillé par (Libraire)
17 septembre 2012

En mémoire de la forêt

Nous sommes prévenus par le narrateur lui-même ; il ne s'agit pas d'un roman policier habituel. Ici, pas de coupable, pas d'étranges coïncidences, pas de héros aux capacités physiques ou intellectuelles hors du commun... L'action se situe à Jadowia, petit village polonais à peine sorti du communisme. Le meurtre d'un jeune homme, ami du personnage principal, va secouer ses habitants et agir tel un révélateur sur les secrets du bourg. Du plus anodin adultère aux lourds souvenirs de la seconde guerre mondiale, en passant par les magouilles de certains bureaucrates véreux ; chaque personnage de ce roman polyphonique en sortira changé. Un récit qui traite du devoir de mémoire, du deuil et du pardon avec une grande justesse et une profonde humanité. On souhaiterait lire plus souvent des ouvrages de cet acabit.

Conseillé par (Libraire)
17 septembre 2012

A boire et à manger

Plus qu'une bande-dessinée, plus qu'une livre de recettes, A boire et à manger est une bible pour les amateurs d'humour (décalé) et de (bonne) cuisine. Amateur de gastronomie et illustrateur, Guillaume Long nous livre un excellent ouvrage grâce auquel vous pourrez :reconnaître les fruits et légumes de saisons ou les différentes variétés de tomates et de poissonsapprendre des choses grâce à Pépé Roni et à ses jeux de mots douteuxconnaitre le secret pour une vraie bonne raclette, ou faire des crêpes sans verre doseuret, surtout, découvrir des recettes goûtues et originales, à réaliser au fil des saisons A se procurer d'urgence pour ceux qui ne connaissent pas le blog, quant à ceux qui en sont familiers, pas besoin de long discours, ils l'ont surement déjà achetée.

24,00
Conseillé par (Libraire)
17 septembre 2012

Super triste histoire d'amour

Dans un futur proche, les Etats-Unis sont au plus mal, embourbés dans une guerre absurde contre le Venezuela, dirigés par une simili dictature et croulant sous les dettes. Malgré la catastrophe imminente, les habitants se voilent la face et font comme si de rien n'était. Incultes (les livres ont la réputation de sentir mauvais, lire est donc considéré comme répugnant), s'exprimant de manière vulgaire à grand renfort d'abréviations, ils sont trop occupés à consulter sans arrêt leur äppärät, sorte de mini ordinateur où sont affichées en permanence leur données personnelles. C'est ce difficile contexte qui sert de décor à la, déjà complexe, histoire d'amour de Lenny Abramov, juif New Yorkais bibliophile d'une quarantaine d'années, et d'Eunice Park, jolie Coréenne superficielle de quinze ans sa cadette. L'histoire est racontée à travers le journal intime du premier et les échanges de mails de la seconde. D'une grande intelligence, ce roman nous offre une critique très pertinente de notre société et des travers vers lesquels elle penche de plus en plus dangeureusement. On rit (un peu jaune), se sent un peu oppressé et surtout on s'attache aux personnages principaux. Car, plus qu'une satire, Gary Shteyngart brosse le portrait de deux inadaptés dans un monde cruel, trop rapide pour eux. Sans doute un des romans d'anticipation les plus intéressants paru ces dernières années, voire décennies.