C'est vrai qu'on ne saisit pas tout. C'est vrai que le style n'est pas toujours au rendez-vous (tant de points d'exclamation), mais il faut lire ce sympathique ouvrage pour ce qu'il est : l'autroportrait d'un homme passionné par ce qu'il fait et dont l'enthousiasme est on ne peut plus communicatif. Sans doute la vision la plus attachante du milieu des mathématiques jamais publiée.

On suit avec plaisir les personnages principaux : Eli, éternel étudiant en linguistique, spécialisé dans les langues en voie de disparition et sa petite amie Lilia, jeune femme aussi insaisissable que les dialectes étudiés par son compagnon. Kidnappée par son père dans son enfance, cette dernière a pris l'habitude de ne jamais rester plus d'un an dans une même ville. Lorsqu'elle disparaît à nouveau, Eli reçoit un message lui indiquant qu'il pourrait la retrouver à Montréal. Il quitte donc New York et va découvrir que le destin de Lilia a affecté plus de personnes qu'il ne le pensait...
On se laissera hanter longtemps par ce beau roman noir au style délicat et à l'ambiance douce amère, décrivant l'envers du décor d'un Montréal désabusé et des relations humaines influencées par un passé difficile.

Rarement un si petit roman aura été si dense. De par le nombre de sujets abordés (la ségrégation, la guerre, les liens fraternels, la place de la femme...) autant que par l'écriture tranchante de Toni Morisson.

Sombre par bien des aspects, l'histoire de Frank Money et de sa soeur permet à l'auteur de reconstituer une Amérique des années 50 criante de vérité et donnant un terrible écho à notre société actuelle.
Mais ce récit est aussi une lumineuse quête initiatique dont la rédemption, la force de caractère et la solidarité seront les principales récompenses.

L'impression de lire un texte d'importance s'intensifie à chaque page lue et l'on referme ce livre époustouflé, habité par les mots de cette grande dame du roman américain.

Comme dans son précédent livre, "Les lieux sombres", Gillian Flynn maîtrise à merveille les faux semblants et les pistes biaisées.

Ce qui commence comme un roman sentimental à la limite du frivole, évolue pour devenir un captivant thriller psychologique où chaque détail compte, où chaque action, chaque parole prononcée, a un double sens et sert à faire avancer l'intrigue.

On se laisse happer par les péripéties de ce couple imprévisible, à tel point qu'il est difficile de refermer le livre avant de connaître le surprenant fin mot de l'histoire.

Terriblement efficace.

Un magnifique roman aux thèmes aussi nombreux que maîtrisés: la violence, la rédemption, la recherche de ses racines...

A travers les personnages de Travis et Léonard, Ron Rash fait le récit touchant de deux solitudes qui s'apprivoisent. Mais il dresse aussi le portrait d'une Amérique profonde aussi belle que dangeureuse, à l'image de la nature (omniprésente au long de l'histoire) et de sa population : impitoyables, engoncés dans leurs à prioris et leurs traditions, les habitants de Shelton Laurel sont fascinants de complexité.

Aussi noir qu'émouvant ce livre est une franche réussite.